mardi 28 décembre 2010

Commentaire

On pourrait en rester là, seulement admirer la forme plastique de l'œuvre, mais avec son nom Amore mio, mon amour, il est difficile de rester spectateur passif. Son titre et sa forme suggèrent un cœur écartelé en quatre morceaux. Richard Baquié manipule et réinvente tous ces objets comme une forme de résistance à l'oubli. En les détournant de cette manière l'artiste leur donne une seconde vie, il touche l'intemporalité d'un arrêt sur image. Sur la vieille rengaine, la roue tourne, la roue de la fortune, la roue tourne au hasard. Elle fait défiler indéfiniment les images comme la pellicule d'un film. Les touches de rose sur noir et blanc sont empruntées à son ami Jean-Jacque Surian: noir et blanc pour le cinéma et rose pour son côté artificiel. De manière globale l'œuvre de Baquié s'apparente toute entière au décor et à la mise en scène. L'auto invite ici au voyage: partir en vacances une semaine ou deux, joyeuse promenade, embouteillage le long de la route... 
Un arrière-goût de nostalgie, une douce utopie ancrée dans la réalité, on imagine que la voiture, ainsi écartelée, a déjà tracé le chemin sinueux de la vie. Au bout il ne resterait finalement que carcasse et vieux objets abîmés.
Peut-être est-ce une critique de la société de consommation, d'un matérialisme nocif et beaucoup trop présent. Les objets désuets reflètent en tout cas une jolie mélancolie, un univers dans lequel on peut s'inventer des histoires dramatiques, amusantes ou poétiques.

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