Plus loin, l'Aventure
samedi 1 janvier 2011
Richard Baquié, un artiste atypique
Allure soignée, épaisses lunettes noires, un air mélancolique, Richard Baquié pas tellement proche de l'ouvrier reconverti en artiste, joue sur les apparences. Richard Baquié est l'un des artistes-sculpteurs les plus brillants de son époque. Il naît en mai 1952 à Marseille, la ville tentaculaire nourrit son imaginaire et le marque à jamais.Après avoir baroudé entre divers métiers, de chauffeur routier à moniteur d'auto-école Baquié entre aux Beaux-Arts de Marseille en 1975. L'artiste s'impose vite: en 1987, il participe à la Documenta de Cassel. La même année, une exposition au centre George Pompidou lui est consacrée. De 1993 à 1996, Baquié est professeur de sculpture à l'école nationale supérieure des Beaux-Arts. En janvier 1996, l'artiste meurt prématurément d'un cancer. Avec seulement 16 années de travail, Richard Baquié nous lègue des œuvres malicieuses et surprenantes alliant objet et mots, bric et broc.
vendredi 31 décembre 2010
Allan Kaprow
" Tout comme dans le rock'n'roll il y a un son garage, il y avait la sculpture garage"
Allan Kaprow, Aborigènes et Exotiques n° 5, spécial garagisme.
jeudi 30 décembre 2010
Démarche artistique
Situation du vent III, Richard Baquié |
On pense qu'il a été inspiré par différents sculpteurs de matériaux comme Rauschenberg ou Tinguely. Son travail est proche de celui du sculpteur, néanmoins l'artiste conserve toujours le regard du peintre. Il est très sensible à la peinture. Il a d'ailleurs une très grande admiration pour le travail du peintre Jean-Jacques Surian, les deux artistes vont s'inspirer mutuellement.
Richard Baquié puise également son inspiration dans l'univers du cinéma. Dans les années 50 et 60, les voitures y étaient très présentes. Baquié utilise par ailleurs le mouvement du cinéma comme le travelling et le cadrage.
Cette manière de décaler le point de vue se retrouve dans sa façon de manier les mots. Il met des textes dans ses œuvres, en créant des lettrines de carton ou de tôle. Les textes sont souvent décalés ou empreints de poésie, pour le spectateur ils représentent plus des impressions que des indications relatives à l'œuvre. En effet, l'œuvre de Baquié se construit en grande partie en dehors de l'objet qui la constitue. C'est au spectateur d'imaginer et de ressentir devant l'univers irréaliste de l'artiste. C'est une invitation au voyage.
Duchamp/Baquié
mercredi 29 décembre 2010
Description
Amore mio, une auto Plymouth écartelée en quatre blocs. Une carcasse de tôle blanche dont chacun des morceaux pointe une direction comme les points cardinaux. Au milieu le vide, chansons désuètes des années 60, vapeur et bruits de moteur .L'avant de la voiture pointe fièrement au Sud. A droite du capot, sur un petit tabouret de bois est posé une bouilloire en alu. Derrière sur toute la largeur du capot sont encastrés deux blocs avec écrit dessus "Amore mio". On peut apercevoir également volant et rétroviseur à travers le pare-brise avant que l'avant de la voiture ne soit coupé.
A l'Ouest et l'Est, se positionnent respectivement les portières droite et gauche de la voiture.
La fenêtre de la portière Est est occultée de noir, une image est positionnée au milieu. Derrière, en décalé, sur un trépied rouillé se montre une roue couverte de noire comme un gigantesque disque vinyle. Des images en noir et blanc ponctuées de rose se positionnent tout autour du disque, les images défilent à la manière des chiffres sur une roue de fortune.
La portière Ouest est supportée par une cage rouillée avec à l'intérieur un moteur.A l'extérieur, une grande flèche blanche longe la portière en indiquant le Nord.
La portière Ouest est supportée par une cage rouillée avec à l'intérieur un moteur.A l'extérieur, une grande flèche blanche longe la portière en indiquant le Nord.
En remontant au Nord, on voit l'arrière de la voiture. Un grand cylindre de métal traverse le dossier des sièges par le milieu. Ce tuyau avance vers nous, soutenu par des tréteaux, en pointant une sorte de moteur bleu pastel avec un hélice au bout.
mardi 28 décembre 2010
Commentaire
On pourrait en rester là, seulement admirer la forme plastique de l'œuvre, mais avec son nom Amore mio, mon amour, il est difficile de rester spectateur passif. Son titre et sa forme suggèrent un cœur écartelé en quatre morceaux. Richard Baquié manipule et réinvente tous ces objets comme une forme de résistance à l'oubli. En les détournant de cette manière l'artiste leur donne une seconde vie, il touche l'intemporalité d'un arrêt sur image. Sur la vieille rengaine, la roue tourne, la roue de la fortune, la roue tourne au hasard. Elle fait défiler indéfiniment les images comme la pellicule d'un film. Les touches de rose sur noir et blanc sont empruntées à son ami Jean-Jacque Surian: noir et blanc pour le cinéma et rose pour son côté artificiel. De manière globale l'œuvre de Baquié s'apparente toute entière au décor et à la mise en scène. L'auto invite ici au voyage: partir en vacances une semaine ou deux, joyeuse promenade, embouteillage le long de la route...
Un arrière-goût de nostalgie, une douce utopie ancrée dans la réalité, on imagine que la voiture, ainsi écartelée, a déjà tracé le chemin sinueux de la vie. Au bout il ne resterait finalement que carcasse et vieux objets abîmés.
Peut-être est-ce une critique de la société de consommation, d'un matérialisme nocif et beaucoup trop présent. Les objets désuets reflètent en tout cas une jolie mélancolie, un univers dans lequel on peut s'inventer des histoires dramatiques, amusantes ou poétiques.
lundi 27 décembre 2010
Jean-Jacques Surian
Extrait de Weekend, 1967, J-L Godard
Travelling interminable, embouteillage sans fin,
une forme de voyage obligé similaire à Amore mio.
Le voyage d'un couple cupide à la recherche de
leur héritage.
mardi 9 novembre 2010
Autres oeuvres de Richard Baquié
Tout projet commence par une histoire, 1985 |
Sans titre, 1986 |
Que reste-t-il de ce que l'on a pensé et non dit? 1985 |
Dessins, 1984 |
Projections, 1983 |
Mitrailleuse, 12, 7, 1989 |
Passion oubliée, 1984 |
Epsilon, 1986 |
Tranche d'elle, 1987 |
Schiphol, 1986 |
Sans titre, 1986 |
Haute tension, 1987 |
Instant de doute, 1988 |
Silence, 1989 |
Sans titre(piétons), 1989 |
Sans titre 1990 |
Recherche de la certitude 4, 1993. Recherche de la certitude 1, 1989 Recherche de la certitude 3, 1991 |
Tôt ou tard, 1994 |
Dessins (Approche), 1992 |
Dessins (Approche), 1992 |
Le Temps de rien, 1985 |
Ici ou là, 1985 |
Fixer l'instant, 1992 |
lundi 8 novembre 2010
Sources
Bibliographie
Richard Baquié : 1952-1996, rétrospective Bordeaux : Capc Musée d'art contemporain, 1997
Richard Baquié ; [texte de Michel Enrici] Centre d'art contemporain. Marseille 1986
Autres articles de presse
Sources Web
http://www.moreeuw.com/histoire-art/biographie-richard-baquie.htm
http://www.lexpress.fr/informations/exposition-richard-baquie_623625.html
http://www.google.fr/search?q=richard+baqu%C3%A9&ie=utf-8&oe=utf-8&aq=t&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a#sclient=psy&hl=fr&client=firefox-a&hs=VFh&rls=org.mozilla:fr%3Aofficial&q=richard+baqui%C3%A9&aq=f&aqi=g1&aql=&oq=&gs_rfai=&pbx=1&fp=d4eb25d19c44f116
http://www.liberation.fr/culture/0101168890-richard-baquie-recycle-dans-l-eternel-ce-sculpteur-d-epaves-ferrailleur-de-haute-precision-est-mort-mercredi-a-marseille
Richard Baquié : 1952-1996, rétrospective Bordeaux : Capc Musée d'art contemporain, 1997
Richard Baquié ; [texte de Michel Enrici] Centre d'art contemporain. Marseille 1986
Autres articles de presse
Sources Web
http://www.moreeuw.com/histoire-art/biographie-richard-baquie.htm
http://www.lexpress.fr/informations/exposition-richard-baquie_623625.html
http://www.google.fr/search?q=richard+baqu%C3%A9&ie=utf-8&oe=utf-8&aq=t&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a#sclient=psy&hl=fr&client=firefox-a&hs=VFh&rls=org.mozilla:fr%3Aofficial&q=richard+baqui%C3%A9&aq=f&aqi=g1&aql=&oq=&gs_rfai=&pbx=1&fp=d4eb25d19c44f116
http://www.liberation.fr/culture/0101168890-richard-baquie-recycle-dans-l-eternel-ce-sculpteur-d-epaves-ferrailleur-de-haute-precision-est-mort-mercredi-a-marseille
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